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Imaginarium Libertis
18 janvier 2012

[Exercice3]

L’Hameçon

 

« Un panier, comme le bonhomme à glace alors ! »

Préparatif de dernières minutes. La voix d’Amelia portait dans toute la pièce. Cela faisait bien une demi-heure qu’elle négociait avec le fournisseur en accessoire, pour la fête de Franck. Il allait fêter ses vingt-cinq ans et il voulait que ce soit mémorable. La folie des grandeurs. C’est avec ce genre de client qu’Amelia était plus que ravie de faire le métier qu’elle faisait. Organisatrice évènementiel. Le nom seul faisait rêver des dizaines de milliers de personnes, car pour eux ce binôme magique du vocabulaire n’avait pour définition que le seul terme : fête.

Qui dit fête, dit population nombreuse. Qui dit population nombreuse, dit personnes de sexe opposé. Qui  dit personnes de sexe opposé, dans une fête, dit alcool. L’équation était connue du grand public. Une loi de la nature qui remonte à la nuit des temps – sauf qu’à cette époque c’était du mammouth et non pas un digestif à 40% d’alcool que l’on utilisait pour parader et séduire les jeunes demoiselles ; à vrai dire il n’est même pas certain qu’il y ait eu séduction à ce moment-là – bien entendu.  

Franck, avait loué un somptueux château en province pour l’occasion. Un cadre fantastique. Des colonnes d’arbres témoins du temps qui passe, longeaient la longue allée d’entrée. Le château se dressait de toute sa hauteur, imposant sa carrure dominante. Pour Amelia ce n’était pas un évènement de plus. C’était l’évènement auquel le beau Franck l’avait très vivement convié à passer un petit moment en tête à tête avec lui.

La main toujours fermement serré sur le téléphone, elle laissa son regard se balader à travers la pièce large, où se trouvait tous les bureaux des agents de la boîte. N’écoutant qu’à moitié, voire pas du tout ce que vociférait l’homme à l’autre bout du fil. A tâtons, il chancelait puis fini par trouver une proie… agréable.  Un pantalon à pince, taille quarante-quatre, magnifiquement bien porté, rempli avec brio, par son collègue David. Des traits fins, la symétrie parfaite, dans des propensions  gracieusement séductrices. Et elle ne parlait pas là de son visage d’Apollon. Rare furent les fois où elle avait eu l’occasion d’admirer un tel savoir-faire. Des beautés comme on n’en fait plus.

« Ecoutez Mr Henry, mon client est prêt à payer Mais il veut ces panier ».

La négociation fut rude, mais à la fin, comme toujours c’est elle qui avait imposé sa volonté. Le dos lâchement échoué sur le dossier de sa chaise à roulettes, elle poussa un profond soupir. Elle songea à reconsidéré l’invitation de Franck car après tout il n’était pas si mal. Et puis c’était toujours ça à se mettre sous la dent. Elle en profiterait, elle se lâcherait. Quelqu’un pourrait la remplacer pour superviser la soirée, elle l’avait bien mérité. Ce soir elle partait à la chasse. Ce soir il était à elle, elle n’en ferait qu’une bouchée. « Lili Tornade » comme on l’appelait lorsqu’elle faisait la folle, allait se préparer pour une soirée torride. Dans des limites raisonnables, bien entendu.

 

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Commentaires
N
ah il n'était pas évident cette exercice avec nos deux phrases à la con. Mais tu l'as réussi avec brio! J'aime beaucoup ton style c'est limpide et rythmé :)
P
Super texte, avec deux phrases difficiles tu nous a trouvé une histoire amusante. Next :D
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